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Frédéric KALKBRENNER
associé de Camille PLEYEL (°1824)

1838

KALKBRENNER
comme pianiste

"[...][...] M. Kalkbrenner est certainement un des pianistes théoriciens et praticiens les plus habiles que nous avons.

Je n'analyserai pas minutieusement, et en homme du métierle brillantde son trille, le fini de sa cadence, la rapidité foudroyante de son trait, ses notes redoublées et d'une égalité parfaite, ses octaves si pleines, ses doubles, triples et quadruples notes si égales de son; des hommes du talent de Kalkbrenner veulent qu'on les juge sur les sensations qu'ils font éprouver au public et aux hommes d'art; ils demandent à être appréciés esthétiquement, ce qui ne veut pas dire, entendons-nous bien, métaphysiquement, à la manière de ces demi-musiciens dont la plupart de nos journaux abondent, grands faiseurs de pathos ou de galimatias musical.

La conscience, l'étude, le savoir ont quelque peu amorti l'imagination en Kalkbrenner : malgré ses programmes, et peut-être à cause, de ses programmes, il semble ne pas croire à la poésie de son instrument, car il le dompte, mais ne l'inspire point. Il est un autre pianiste célèbre qui ne procède point comme Kalkbrenner.

Le piano pour Listz [sic] est un mortier dans lequel il brise, il broie toutes difficultés; c'est aussi pour lui un creuset d'alchimiste dans lequel il jette de l'or, et où il espère trouver la pierre philosophale; ou bien encore un trépied de pythonisse sur lequel il exhale l'avenir de son art.

Le piano de Thalberg est un confident, un ami dévoué avec qui il se met en rapport d'âme, d'esprit et de cœur.

Il commence avec lui une conversation intime, simple, douce, qui participe bientôt du système physiologique exquis de celui qui la provoque, de qui elle émane.

Le fluide magnétique de l'homme descend sur le clavier, en pénètre les touches et anime à un égal degré l'artiste et l'instrument; et comme la tête de cet artiste est pleine d'ordre, de nobles idées, de chaleur, de clarté, de verve et d'énergie contenues, il sort, de cette matière inerte qu'on nomme piano, de riantes et belles pensées qui coulent majestueuses comme les flots d'un grand fleuve dans de riches campagnes.

Le piano de Kalkbrenner est un esclave, façonné, accoutumé à obéir; il est comme le grenadier autrichien ou russe, que la schlague ou le knout n'empêchent pas d'exécuter de grandes choses.

Kalkbrenner dit à son piano : Sois cloche, sois chanteur, sois fantastique, rêve, déraisonne; et le piano sonne, chante, extravague, il songe, il est fou; mais avec art, mais régulièrement, sur la limite de l'inspiration; et cependant Kalkbrenner est une des plus belles intelligences musicales qu'il y ait.

Il a profondément et tout appris, il a tout aualvsé : c'est le Manfred de lord Byron, qui sait trop; mais il ne s'est peut-être pas assez arrêté à cette vérité que le sentiment, l'expression, l'âme musicale, enfin, doivent prédominer la partie mathématique, et que c'est par là qu'on parvient à déifier l'art.

Il n'a peut-être pas, au reste, cette prétention, et lorsqu'on parvient à impressionner, ainsi qu'il l'a fait dans son dernier concert, la société si brillante et si distinguée qui était accourue dans les salons de Pleyel pour entendre, on a lieu d'être satisfait du lot que la nature vous a départi.

Et maintenant, après cette analyse consciencieuse, vous dirai-je la bonne et belle facture du sextuor pour piano, violon, violoncelle, corset conire-Lasse, composé par M. Kalkbrenner et si bien exécuté par l'auteur, MM. Baillot, Gallay, Franchomme, etc.

Ceux qui n'ont pas assisté à cette intéressante solennité musicale, et qui en connaissent les exécutants, doivent s'en faire une juste idée; on doit surtout comprendre l'effet produit par le doyen de notre belle école de violon, nous disant ensuite cette Romanesca, que le premier il a été appelé à nous faire connaître, avec cette profondeur d'expression et cette juvénilité d'archet dont il n'a rien perdu.

M. Géraldi a fait entendre l'admirable voix de basse qu'on lui connaît, et que la Belgique, plus heureuse et plus a droite que la France, va posséder, mais pour trois 'mois seulement chaque année.

M. Pantaléoni, Mme Pérugini et Mlle Bazin se sont distingués, comme à l'ordinaire, dans divers morceaux de chant italien; et M. Kalkbrenner, par sa scène dramatique pour piano, intitulée : le Fou, et une délicieuse Fantaisie, a complété dignement ce concert, qui n'a fait que confirmer l'estime des connaisseurs pour le beau talent de celui qui avait si agréablement provoqué la haute fashionmusicale de Paris à cet acte de bienfaisance : le concert était au bénéfice d'une famille indigente.

La veille du concert de M. Kalkbrenner, MM. Lauréati et Livérani ont aussi donné une grande soirée musicale dans les salons Erard." Revue et gazette musicale de Paris, 25/03/1838, p. 134

KALKBRENNER
QUELQUES DE SES ÉLÈVES :

AMBROISE Thomas Charles Louis (1811-1896)

Neveu de WOLFF Auguste, futur chef de PLEYEL.

ANDERSON Mme.    

BARRAUD Delphine

   
BAUDIOT    
BEAUVAIS    
BRUNEAU    
CORTEZ [ou CORTÈS] Augustine (1826 - ?)  
DE DIEZ    
DE MANARA    
DUBOIS (née O'Meara) Josephine Camille

(1828-1907)

 Elle était aussi élève de Chopin, et devint une pianiste professionnelle

HALLÉ Charles (1819-1895)  
HERKE Anton (1812–1870) Né à Oekraïne
LAMBERT Honorine, mesdemoiselles    
LAMY    
LEBRUN    
LEFÉBURE-WÉLY Louis (1817-1869)  
LENEPVEU, Mlle  

Fille de Fréd. Lenepvue, habitait quai d'Orsay, et était l'élève de Mme. Pleyel

LEYBACH    
MATHIAS Georges Amadée (1826-1910)

et élève de CHOPIN

MATTMANN Louise, Mlle (1826-1861)  
MENDES    
MENNECHET de BARIVAL Henriette Caroline (? - 1861)  
MESCHYN E., Mlle   devient professeur de piano
MOKE (PLEYEL) Marie-Félicité-Denise

(1811-1875)

 
O'KELLY Joseph (1825-1885)  
OSBORNE George Alexander (1806-1893)  
PFEIFFER Clara Virginie (1816-1904)

et élève de CHOPIN

PFEIFFER Georges Jean (1835-1908)

Fils de la précédente et Émile PFEIFFER, petit neveu de J. PFEIFFER, facteur de pianos

POL-MARTIN, mesdames    
RIGA    
SCHAUROTH    
SCHUNKE Ludwig (1810-1834) et travaillait chez DUPORT, facteur de pianos
STAMATY Camille-Marie (1811-1870)  
THALBERG Sigismund (1812-1871)  
WOOD John Muir (1805-1892)

Fils d'un facteur de pianos, à Edinburgh.

LIVRE

Traîté d'harmonie du pianiste : principes relationnels de la modulation pour apprendre à préluder et à improviser, exemples d'études, de fugues et de préludes pour le piano, Op. 185, par Fréd. Kalkbrenner, 1849 (gallica.bnf.fr)

1842

Frédéric KALKBRENNER
(1785 - 1849)

BIOGRAPHIE
par Charles Dumes en 1842

"[...] Kalkbrenner (Frédéric-Guillaume-Michel) naquit à Berlin, en 1788. Il est le fils de ce Chrétien Kalkbrenner [(1755-1806)] qui rendit de si grands services à l'Opéra,en dirigeant, pendant six années consécutives, la partie des chœurs, qui lui avait été confiée en 1799 [jusqu'à 1806], et dont il conserva la direction jusqu'à sa mort, qui eut lieu le 10 août 1806.

Avant d'aller plus loin, relevons ici une erreur que deux biographes, distingués d'ailleurs, MM. Choron et Fayolle, ont laissée subsister dans leur Dictionnaire historique des musiciens. Il y est dit que Christian Kalkbrenner était d'origine juive, et qu'il fut appelé tout enfant à
Cassel en qualité de musicien de ville. Ces deux assertions ne sont nullement fondées.

C'est le grand père de Frédéric Kalkbrenner qui fut musicien de ville à Hesse, Cassel, titre honorifique qui ne correspond à rien de ce que nous avons en France. Son père, Christian Kalkbrenner fut élevé au collège de Hesse Cassel, et destiné à entrer dans les ordres du culte réformé.

L'organiste du collège, un des fils de J. S. Bach, lui portait infiniment d'intérêt ; il le fit travailler avec lui la composition, et cela avec tant de succès, qu'au moment de monter en chaire pour la première fois, il déclara à ses parents qu'il renonçait à l'autel pour se vouer entièrement à son étude favorite.

Il épousa, quelques années après, la nièce du conseiller de Weber, et c'est alors qu'il fut nommé maître de chapelle de la reine de Prusse.

Là il commença à montrer ce qu'il savait et pouvait faire. Il mit une grande activité dans sa publication, et s'acquit ainsi la protection du prince Henri de Prusse, pour lequel décrivit plusieurs opéras.

Ce prince Henri, frère du grand Frédéric, habitait alors
Rheinsberg, où les premières luttes de la révolution avaient refoulé l'élite de la noblesse de France. Le prince avait un théâtre d'opéra français, et désirait vivement avoir Christian Kalkbrenner pour le diriger, à cause de sa parfaite connaissance de la langue.

Il pria la reine de le lui céder pour en faire son maître de chapelle, et offrit de si brillants avantages à l'artiste, qu'il le décida à aller s'établir à Rheinsberg.

Sa femme, qui l'avait déjà accompagné à Berlin, le suivit encore clans cette résidence avec son fils Frédéric Kalkbrenner, dont ce fut la première apparition dans le monde artistique.

C'est là, en vivant sans cesse dans la société des Français, que Christian sentit naître en lui le désir impérieux de connaître notre patrie, où il devait venir se fixer dans les dernières années de sa vie.

DRESDEN

Il se détermina à demander son congé au prince, vendit une fort belle propriété et tout ce qu'il possédait en Prusse, et partit avec sa petite famille pour Dresden, afin de se rendre, par Vienne, en Italie, où il voulait passer quelque temps avant d'aller à Paris.

A peine arrivé dans la capitale de la Saxe, Christian Kalkbrenner fit la connaissance de Beethoven, qui y avait donné un magnifique concert.

Celui-ci allait souvent les voir, et prédisait à madame Kalkbrenner que son fils deviendrait un jour le premier pianiste de son temps; le jeune  Frédéric avait déjà alors une exécution prodigieuse pour son âge.

Son père, au moment de partir pour Vienne, offrit dans sa voiture une place d'ami à Beethoven, qui l'accepta avec reconnaissance.

Ils voyagèrent ainsi de compagnie pendant près de trois mois.

VIENNE

Une fois à Vienne, Christian Kalkbrenner se rendit à la superbe résidence du prince Esterhazy, à Eisenstadt en Hongrie, pour y voir Haydn.

Il fut convenu dans leur entrevue que le jeune Frédéric profiterait des leçons de ce grand musicien dès qu'il serait un peu plus avancé en âge.

TRIESTE

De là ils partirent pour Trieste, où ils s'embarquèrent pour Venise.

Christian Kalkbrenner, ayant l'intention d'écrire un voyage scientifique sur l'Italie, avait acheté une tente qui fut fixée sur la vache de la voiture, et qui le mit à même de s'établir momentanément dans tous les endroits délicieux qu'il rencontrait sur sa route.

FLORENCE, ROME et NAPLES

C'est de ce moment que date le goût passionné de Frédéric Kalkbrenner pour les tableaux. Son père les recherchait partout, et il ne put manquer, dans de semblables excursions, de former son goût. Venise, Florence et Rome furent les principales villes où ils s'arrêtèrent; à Naples, ils virent Cimarosa et Paesiello.

MARSEILLE à PARIS

Embarqués pour Marseille, après une traversée affreuse de vingt-neuf jours, pendant laquelle ils faillirent être pris par un corsaire algérien, ils s'acheminèrent enfin vers Paris, but de tous leurs désirs.

Tous les biographes ignorent les motifs qui ont pu déterminer le père de Frédéric Kalkbrenner à quitter l'agréable position que son mérite lui avait établie en Prusse ; ils s'étonnent d'une résolution qui ne prouve que trop en faveur du grand caractère de cet artiste.

Cet avancement rapide qu'il avait obtenu sur un grand nombre de candidats, l'estime du prince, les avantages de sa place et, plus encore, la réalité de son talent lui avaient créé beaucoup d'envieux et de détracteurs.

La jalousie et la haine de ses compétiteurs dédaignés le harcelaieut incessamment, et cette torture continuelle nuisait trop à la fraîcheur de ses idées pour qu'il crût devoir les sacrifier au bien-être de sa situation. [...]

ÉDUCATION MUSICALE

Ce fut d'un tel père que Frédéric Kalkbrenner reçut les premières leçons de musique et de piano. Son éducation musicale fut continuée à Naples, où il suivit sa famille, et terminée à Paris, au Conservatoire, où il entra, en 1799, dans la classe de piano de M. Nicodami, et où il aurait obtenu, dès la première année, le premier prix, si on n'avait pas fait observer qu'il n'était dans l'établissement que depuis six mois, ce qui n'était pas le temps voulu.

L'année d'ensuite, dans la classe de M. Adam pour le piano, et dans celle de M. Catel pour l'harmonie, il remporta, à trois jours d'intervalle, les deux premiers prix, qui lui furent adjugés à l'unanimité, exemple fort rare, puisqu'il ne s'est pas reproduit encore, et pour lequel Bonaparte le fit couronner à l'Opéra en sa présence.

Dès lors, le jeune aiglon put prendre librement son vol, et monter chaque jour davantage vers ce magnifique soleil de l'art dont il devait, par la suite, devenir un des plus éclatants rayons.

Les disciples ne manquèrent pas au nouveau maître. Livré à renseignement, il fit en même temps paraître, dit M. Fétis dans sa Biographie des artistes célèbres, ses trois sonates, œuvre première, dédiées à M. Louis Adam, son maître, et sa première fantaisie sur : Il pleut, bergère, M. Sieber père édita avec beaucoup de succes.

Mais c'est une erreur nouvelle, car ce ne fut que plus tard, à son retour de Vienne, et après avoir travaillé avec Haydn et Albrechtsberger, qu'il publia ces premiers fruits de son imagination et de ses études.

C'est ici le lieu de dire quelques mots de l'excellente mère du grand artiste. Elle avait reçu une éducation presque masculine ; son oncle, le conseiller de Weber, chez lequel elle avait été élevée, était un des hommes les plus distingués de son temps, et avait pris plaisir à faire de sa nièce une véritable femme savante.

Le latin, le français, l'allemand, la géographie, l'histoire ancienne et moderne, les sciences exactes des mathématiques et de l'astronomie, étaient un jeu pour elle; il existe même une étoile qu'elle découvrit et classa, et à laquelle on a donné son nom. Uniquement occupée de l'éducation de son fils, elle lui inculqua en quelque sorte son savoir, et le fit admirablement profiter de ses propres études.

Jeune, beau, bien fait, dune éducation brillante, d'un facile accès et d'un esprit excessivement remarquable, Frédéric Kalkbrenner se vit partout accueilli avec joie, non pas tant à cause de sa réputation naissante, que pour les séduisantes qualités de son caractère.

Quelques liaisons de jeune homme qui déplaisaient à son père, et qui lui faisaient concevoir des craintes pour son avenir si bien préparé, le décidèrent à lui faire quitter Paris, vers la fin de 1803.

Il partit pour l'Allemagne, et se rendit dans la capitale de l'empire d'Autriche, où Haydn le reçut avec la bonté affectueuse qui le caractérisait.

Après le premier examen qu'il lui fit subir, n'étant pas entièrement satisfait de ses études de contre-point, il le mena chez le célèbre Albrechtsberger, organiste de la cathédrale, auquel il le recommanda comme le fils d'un de ses bons amis.

Ce grand maître, qui parmi ses élèves compte Mozart, Beethoven, Hummel, Moschelès, etc., prit Frédéric Kalkbrenner en grande affection, et lui fit entièrement recommencer ses études d'harmonie et de composition en l'éclairant sur les défectuosités du système d'enseignement du Conservatoire musical de Paris.

Sur ces entrefaites, Clementi revenant de Russie avec son élève, M. Klengel, s'arrêta à Vienne pour s'y reposer quelques jours.

Frédéric Kalkbrenner s'empressa de courir chez lui, et lui persuada de se faire entendre de l'empereur et de la grande société du lieu. Il pria lui-même le baron Brown, intendant des théâtres, d'en faire la demande. Tout réussit au gré de ses désirs: Clementi fut très goûté à la cour et dans toutes les maisons où Kalkbrenner le présenta.

Pendant sept mois qu'il demeura à Vienne, il ne cessa pas de fréquenter, avec Kalkbrenner, Beethoven et Hummel, dont la compagnie aimable et savante inspira au jeune Frédéric l'idée d'opérer une fusion entre la belle et large école anglaise et la manière légère et brillante des pianistes allemands.

Il travailla régulièrement dix heures par jour sa musique, et quelquefois douze heures, sans compter les mathématiques, pour lesquelles il avait, ainsi que pour la médecine, une passion très décidée.

Le temps lui manquant, il adopta l'habitude de lire en travaillant son piano ; une barre transversale qu'il avait fait poser devant les touches, et sur laquelle il appuyait ses bras, le dispensait de s'occuper de la position de ses mains, qui se trouvaient naturellement bien placées.

Son esprit et ses doigts également exercés de cette façon, purent se nourrir ensemble et se fortifier; de là cette indépendance des doigts, pour laquelle il n'a jamais été surpassé.

Tous les dimanches, Frédéric Kalkbrenner allait communiquer à Haydn son travail de la semaine; en passant, il s'arrêtait toujours chez Beethoven dont la demeure était sur son chemin, et qui prenait grand plaisir à lui faire jouer les préludes et fugues de Sébastien Bach qu'il savait par cœur. Haydn lui fut d'une grande utilité pour la coupe des morceaux, spécialité de son talent.

La mère de Kalkbrenner, après avoir assisté à ses triomphes du Conservatoire, était morte d'une maladie de langueur qui la minait depuis plusieurs années.

Son âme si belle, si douce, si généreuse, s'était un beau matin envolée pour retourner dans le séjour des bienheureux, que touteune vie admirable de bontés et de vertus lui avait mérité. Son père, après s'être remarié, rappela son fils que d'officieux et perfides amis lui dépeignaient comme menant à Vienne une existence d'oisiveté et de plaisirs.

Frédéric revint; il trouva son père très changé, et il crut déjà lire sur ses traits le funeste événement qui devait le plonger si vite dans le deuil et les larmes.

Son père, un soir, après dîner, désira entendre quelque chose de lui. Kalkbrenner, heureux de pouvoir démentir les calomnies de ses détracteurs, se mit au piano, où il se surpassa tellement, qu'à la fin son père, ému, ravi, transporté de joie, lui ouvrit ses bras en le remerciant. Six mois après il mourut

Le chagrin que Frédéric Kalkbrenner en éprouva fut si violent, qu'on craignit pour ses jours. Il ne sortait plus, se refusait à toute distraction, à toute visite d'ami, et demeurait plongé dans un morne abattement. Sa poitrine s'échauffa, il vomit le sang, et probablement il n'eût pas tardé à suivre son père, si un ami n'avait pas employé son influence efficace sur l'esprit découragé du jeune homme.

Le bon air de la campagne, la vie rustique et les plaisirs champêtres, achevèrent ce qu'il avait si bien commencé. Complètement remis de cette grave secousse, Kalkbrenner partit, en
1814, lors de la première abdication, pour l'Angleterre, afin d'y surveiller quelques affaires d'intérêt, et de s'y défaire d'une précieuse collection de tableaux qu'il avait acceptée en paiement d'un débiteur failli.

Mais les Anglais, préoccupés de l'idée d'aller sur le continent, où on leur promettait des chefs d'oeuvre à chaque pas, ne firent aucun cas de ses tableaux. Il eut alors recours à ses doigts qui firent merveille.

Il courut à
Bath, où toute la société fashionable s'était donné rendez-vous.

A peine arrivé, il se rendit chez le directeur des grands concerts de souscription, M. Ashe, qui lui demanda de quel instrument il jouait. — Du piano, répondit Kalkbrenner.— Tant pis, reprit M. Ashe, je vous plains, car cet instrument est ici tellement cultivé que les petites filles en jouent mieux que les premiers artistes du continent. — Ce que vous me dites là, repartit Kalkbrenner, me réjouit fort Jusqu'ici c'est moi qui ai toujours enseigné aux jeunes filles, et j'avoue que je serais plus que charmé aujourd'hui d'en recevoir des leçons à mon tour.

M. Ashe changea de langage après avoir assisté au premier concert de Kalkbrenner. Il y obtint un tel succès, qu'on le rappela plusieurs fois, et qu'il fut accueilli par des applaudissements frénétiques.

Tout alors changea de face. Au bout de quelques jours, Kalkbrenner était occupé du matin au soir à donner des leçons payées au poids de l'or. La saison de Bath terminée, il se rendit à
Londres, où sa réputation l'avait devancé, et où il retrouva une grande partie de la même société. [...]

Ainsi, travaillant sans cesse à perfectionner son talent pendant les six mois qu'il passait en France, il est peut-être le seul artiste de distinction auquel un long séjour en Angleterre n'ait pas été préjudiciable. [...]

Vers la fin de
1823, Kalkbrenner quitta Londres en compagnie de M. Dizi, harpiste célèbre, son ami, né pour le comprendre et pour l'apprécier à sa juste valeur. Ils firent un voyage en Allemagne, visitèrent Francfort, Leipzig, Dresde, Berlin, Prague, Vienne, et quelques autres grandes villes où Kalkbrenner excita partout l'étonnement par l'énergie de son exécution et la perfection de son mécanisme.

1824

De retour à Paris, en 1824, il s'associa avec M. [Camille] Pleyel pour l'exploitation d'une fabrique de pianos qui parvint en peu de temps à une grande prospérité, grâce aux relations sociales et à l'influence du grand artiste, qui avait aussi engagéune partie de sa fortune dans cette entreprise.
Depuis son retour d'Angleterre en 1824
, il avait entièrement renoncé à donner des leçons, à un très petit nombre d'exceptions près. Jouissant d'une grande fortune, il passait sa vie au milieu de la plus agréable société de Paris.

La maison de madame la princesse de Vandemont, celles du prince de Talleyrand, de madame la comtesse d'Appony, du marquis de Radepont, du comte de La Bouillerie, étaient celles où il allait le plus souvent.

Sensible au reproche de ses amis, qui tous déploraient l'anéantissement d'une si belle école, il se détermina à former des cours de jeunes gens se destinant au professorat. On ne peut être admis à ces cours sans prendre l'engagement d'y rester trois ans. De façon que nul ne peut, au bout de quelques mois de leçons, se dire son élève, et cacher à l'ombre du nom sa faiblesse et son inexpérience.

Ses élèves les plus distingués sont :

Madame Pleyel, née Moke, qu'on regarde comme un des plus beaux talents de la France, mesdemoiselles Honorine Lambert, de Diez, Lamy, Lebrun, Bruneau, Beauvais, Mendes; mesdames Pol-Martin, Baudiot, de Manara, la Serve; et MM Stamaty et Osborne, tout-à-fait au premier rang des professeurs de Paris, et qui commencent à former une école uniforme d'après sa méthode.

En 1829, S. M. Charles X le nomma chevalier de la Légion-d'Honneur. L'année d'après, l'empereur d'Autriche lui envoya une médaille de mérite, et en 1833 le roi de Prusse le nomma chevalier de l'Aigle-Bouge 3° classe.

Cet excellent monarque prouva par là combien il avait de tact et surtout d'estime pour Kalkbrenner, qui, déjà chevalier de la Légion-d'Honneur, n'eût pu, sans rétrograder en quelque sorte, recevoir une décoration de 4° classe.

L'école qu'il avait formée n'était pas précisément la succursale de celle de Clementi, mais c'en était le premier développement et le plus heureux.

Tous les moyens sont renfermés dans l'action libre, indépendante des doigts, et dans lanéantissement de tout effet emprunté à la force musculaire du bras.

TOUCHER DU PIANO

Les résultats de cette doctrine du toucher du piano ont été pour Kalkbrenner une égalité admirable, une parfaite aptitude des deux mains, le brillant et l'élégance; mais en même temps, des bornes plus étroites à la production d'accords variés par l'instrument que dans l'école de Vienne, où toutes les manières d'attaquer le clavier sont admises pour y produire les effets les plus divers. Les deux écoles étaient, il y a deux ans, encore en présence, et se disputaient la suprématie par de dignes représentants, dont l'un, M. Kalkbenner, ne tarda pas à triompher définitivement.

VOYAGES

En 1833, il fit en Allemagne un nouveau voyage. Il visita Hambourg et Berlin, cet ancien théâtre des premiers succès de son père. Les applaudissements de Paris et de Londres l'y suivirent avec toute la fidélité qu'inspire le génie, et ses concerts publics n'eurent pas moins d'éclat quedans l'excursion qu'il y fit l'année auparavant.

En 1838, il visita la Belgique, où le roi des Belges, après l'avoir entendu à Bruxelles, le décora de 1 ordre de Léopold. [...]

CARACTÈRE

A l'heure qu'il est, M. Kalkbrenner est âgé de cinquante-deux ans seulement; il ne paraît pas en avoir quarante. Son galbe est noble, ouvert et expressif; ses manières sont pleines de distinction, et il sait allier à la gravité de son caractère une simplicité cordiale et affectueuse qui lui gagne promptement toutes les sympathies. On le considère, ajuste titre, comme un des plus grands musiciens des temps modernes. Ses ouvrages ont plus fait pour le développement des richesses et des magnificences de là musique instrumentale que les productions de plusieurs centaines d'autres artistes qui l'ont précédé.

Ses pensées, pleines d'une originalité recherchée, sont conçues avec une puissance d'inspiration qui en font toujours de grandes et belles choses, et l'art le plus parfait se manifeste dans toutes leurs transformations avec une lucidité rare. Toujours abondant et fécond, il connaît mieux que personne les proportions convenables d'un morceau, en raison de la nature du thème; jamais il ne fait regretter qu'il n'ait pas fini plus tôt.

Pour bien comprendre le mérite des sonates de ce grand artiste, il faut savoir ce que ce genre de composition a été entre les mains de ses devanciers, ou même de ses contemporains, qui, bien que remplis de talents, semblent avoir, pour ainsi dire, jeté toutes leurs oeuvres dans le même moule.

Ce sont toujours les mêmes formes, les mêmes dispositions, le même ordre dans le retour des idées, et leurs thèmes même ont tant d'analogie, qu'il est presque impossible de distinguer le style de l'un de celui de l'autre, à part quelques rares exceptions cependant. [...]

Le génie de Kalkbrenner, au contraire, restera. Il l'a toujours préservé de ces errements funestes, de ces futilités périlleuses et des atteintes anéantissantes de semblables publications avortées. Le cachet de son individualité est tellement empreint à tout ce qui s'échappe de ses doigts qu'on ne saurait en aucun cas, môme avec une partialité défavorable, le méconnaître ou l'oublier dans la foule.

Tout jeune, talent frais éclos, ses premiers essais, il est vrai, ont peu d'étendue, le génie essaie ses ailes et hésite à s'élancer dans l'espace; mais dans les proportions de ces essais, on aperçoit déjà un plan complet et arrêté vigoureusement, une grande expression, une admirable élégance de formes. [...]

L'EXÉCUTION

Dans l'exécution, continuant l'école mixte de Clementi et le perfectionnement par les principes d'un mécanisme régulier où personne encore ne l'a surpassé dans les difficultés vaincues, il s'attire l'attention et l'approbation universelles par la régularité pure et correcte de son jeu, par le moelleux du toucher, par l'expression et par le coloris.

Son exécution est moins le produit du désir de déployer une habileté prodigieuse, que d'exprimer une pensée constamment musicale. Cette pensée, toujours entière, s'exprime sous sa main avec tous les avantages qui peuvent y ajouter de la grâce, de la finesse ou de la profondeur.

Dans l'improvisation, Kalkbrenner a porté si loin l'art de fixer des idées fugitives, de les régulariser et de donner de l'ordre à la spontanéité de l'inspiration, qu'à l'exception de certains traits inattendus, hasards heureux d'un beau géniequi se livre à ses impressions, il semble exécuter plu tôt des compositions méditées que de véritables improvisations.

Et cependant il ne résulte jamais aucune froideur de cette régularité stricte et rigoureuse; il y a au contraire tant de bonheur dans la production des idées, et de charme dans la manière dont elles s'enchaînent, que l'auditoire est toujours saisi d'une profonde admiration.

Comme compositeur enfin, il s'est placé au rang des grands artistes les plus distingués du XVIIIIe siècle. Si l'on examine avec attention ses ouvrages, on y découvre un mérite beaucoup plus élevé que celui qu'on lui reconnaît en général dans l'opinion publique. [...]

Il n'en est pas ainsi de Kalkbrenner, admirateur passionné de tout ce qui est beau, il cherche avec empressement les artistes distingués et rend une justice impartiale à leur mérite. Il y a deux ans que S. M. Louis-Philippe l'a nommé officier de la Légion-d'Honneur. C'est lui qui est le maître de musique de madame la duchesse d'Orléans.

M. Kalkbrenner a épousé mademoiselle d'Estaing, fille du général de ce nom et petite-nièce de l'Amiral d'Estaing qui fut en Amérique avec M. de Lafayette; elle unit à une beauté rare les qualités brillantes de la femme du monde et l'amabilité gracieuse d'une femme d'esprit.

Il a un fils [Kalkbrenner Arthur (1828-1869)] dont les heureuses dispositions musicales semblent promettre de continuer dans l'avenir la gloire paternelle, de s'ouvrir toutes les routes, tous les honneurs, toutes les fortunes, de porter comme lui sur la poitrine les insignes vénérés du mérite national, et de finir enfin dans l'histoire artistique de l'époque, un nom glorieux et justement célèbre, acquis par plus de quatrevingts années de travaux, et dont chacune a recueilli une nouvelle et immortelle couronne !  Carles DUMES." Notice biographique sur la vie et sur les travaux de Frédéric Guillaume, 1842, Charles DUMES, livre, 24 pages

An english version The quarterly Musical magazine and review, 1824, p. 499-513

Il y a une autre biographie, très similaire, même année, dans Le Biographe universel : revue générale biographique et littéraire, L. Boivin, 10/1842, p. 254-275 (gallica.bnf.fr)

 

Of in het Nederlnds de verkorte vertaalde versie Caecilia: algemeen muzikaal tijdschrift van Nederland, Volume 6, 1849, p. 140

1824-49

KALKBRENNER
chez PLEYEL 1824-49

"[...] Bien qu'il ait continué jusqu'à un âge avancé à diriger sa maison toujours plus florissante, il y intéressa de bonne heure son fils Camille Pleyel, auquel il avait fait, d'ailleurs, donner une éducation musicale achevée.

Camille Pleyel avait étudié la composition avec Dussek, il était pianiste remarquable et avait remporté de notables succès de virtuose en Allemagne, a Londres, à Paris, quand il se consacra d son tout entièrement, en 1824, à la fabrication des pianos, qu'il dota de progrès notables avec l'aide de son ami Kalkbrenner, autre pianiste de renom.

Camille Pleyel et Kalkbrenner, qui avaient longtemps habité Londres, avaient étudié la fabrication et les perfectionnements des pianos par Broadwood, Clementi, Collard, etc.

De là, suivant l'avis autorisé du maître pianiste Marmontel, les progrès rapides de la facture Pleyel dans les qualités de sonorité et de

 « transmission délicate, sensible, immédiate des marteaux à la corde ».

Kalkbrenner avait fait pour les instruments de Pleyel ce que son maître et ami avait fait pour ceux de Broadwood.

Il est à remarquer que Pleyel et Kalkbrenner réussirent à faire progresser la facture du piano parce qu'ils la connaissaient en artistes, et qu'ils en savaient à fond les lacunes et les ressources susceptibles de développement. [...]" La Salle Pleyel, L. de Fourcaud, 1893, p. 132 (gallica.bnf.fr)

1849 - "L'abandon fait à une veuve dans le partage de la communauté, à l'a charge d'en payer les dettes, de la mise sociale du défunt à titre de commandite dans une société commerciale, donne-t-il ouverture au droit de 2 p. 100.

Par l'acte contenant le partage de la communauté d'entre le sieur Kalkbrenner et son épouse, et de la succession du mari, passé devant Me Noël, notaire à Paris, le 27 novembre 1849, la veuve a été chargée de payer seule le passif, au moyen de l'abandon qui lui a été fait, entre autres valeurs, d'une somme de 300,000 fr. montant de la mise sociale du défunt, à titre de commandite, dans une société gui existait entré lui et le sieur Pleyel.

Le droit dé soblte a été perçu a raison de cette stipulation à 2 p. 100, et les parties, prétendant qu'elle ne constituait qu'une simple cession de créance, ont demandé la réduction de ce droit à 1 p. 100. Une instance s'étant engagée devant le tribunal de la Seine, il a, par jugement du 9 avril 1851, statué eh ces termes :

Attendu qu'en 1845, une société commerciale a été établie pour neuf ans entre Pleyel et Kalkbrenner, sous les conditions ci-après :

« Pleyel y prend part comme associé en nom collectif, Kalkbrenner comme associé en commandite seulement.

Le capital est fixé à 1,200,000 fr., savoir : 900,000 fr. par Pleyel, et 300,000 fr. par Kalkbrenner, mais, par ce dernier à titre dé commandite, avec stipulation qu'il ne peut être tenu de supporter les pertes au-delà de son apport.

Ces bénéfices sont attribués après divers prélèvements à Pleyel pour trois quarts, à Kalkbrenner pour un quart »

Attendu, que les droits résultant au profit, de Kalkbrénner où de ses représentants du contrat ci-dessus analysé différent essentiellement de ceux que leur conférerait une simple créance; qu'ainsi évidemment, à l'époque où la société prendra fin, ils ne seront point fondés à exiger le remboursement dé la somme versée en 1845, et ne pourront que demander le partage du fonds social, modifié selon que les opérations de la société auront bien ou mal réussi ;

Attendu que les représentants de Kalkbrenner n'ont à l'égard de Pleyel d'autre titre que celui d'associés; conformément aux art. 25, 28, 27, du Code de commerces qu'ils sont donc propriétaires d'un droit, d'un intérêt dans la société, et non ses créanciers ;

Attendu que, par l'effet de la liquidation du 27 novembre 1849, la veuve Kalkbrenner est devenue cessionnaire d'une partie de cet intérêt ; Attendu que, cet intérêt étant un objet mobilier la vente ou la cession qui en est faite est assujettie au droit de 2 pour 100 imposé par l'art. 69, § 5, n. 1er, de la loi du 22 frimaire an 7; que, par conséquent, la perception opérée par l'administration est régulière et conforme à la loi ;

Par ces motifs, déclare mal fondée la demande formée par la veuve Kalkbrénner et consorts.

Nous avons émis, art. 15,129 de ce Journal, l'opinion que le commanditaire était copropriétaire du fonds social. Le tribunal de la Seine confirme cette opinion.

Notez au Dictionnaire, aux mots Partage, n. 138; Société, n. 76; Vente (immeubles), n. 165." Journal de l'enregistrement et des domaines, 01/06/1851, p. 242 (gallica.bnf.fr) et Jurisprudence du notariat, 1851, p. 537 (gallica.bnf.fr) et Le contrôleur de l'enregistrement, 1851, p. 249

1838

KALKBRENNER
GUIDE-MAINS

Méthode pour Apprendre le Piano-Forte à l'aide du Guide-mains, Kalkbrenner Fréd., 1820

 

"AGENCE GÉNÉRALE DE LA MUSIQUE - Rue de Helder, n° 13. - AVIS.
Le directeur de Y Agence musicale se charge de faire parvenir dans toute la France des guide-mains avec la méthode de piano de M. Kalkbrenner ces guide-mains sortiront des ateliers de MM. Pleyel et comp", et seront emballés avec soin. Il suffit d'envoyer les demandes par écrit et franc de port, à l'adresse ci-dessus." Revue musicale, M. Fétis, 1831, p. 372 (gallica.bnf.fr)

"Kalkbrenner's Guide-main is an invention of unquestionable utility for young performers.

It is simply a bar of wood, to be screwed on to the piano at a few inches from the keys, and slightly raised above them; the arms are to rest upon it at about two inches from the wrist, and it is of excellent service in producing that freedom of the wrist-jointwhich is the great characteristic of the Herz school; in necessitating the employment of force from the fingers only, and in preventing that stiff banging of the keys from the elbow-joint which is so frequently observed in ill-taught pupils." The Musical World, 1838, p. 414

1849

KALKBRENNER
NECRLOGY (eng)

"The Paris journals, too, record the death by cholera of the well-known pianist, M. Christian Frederic Kalkbrenner.

M. Fétis gives 1784 as the year of his nativity; Cassel was his birth-place, and his father was a musician of good renown. About the year 1806 the reputation of M. Kalkbrenner as a fascinating and brilliant performer on the pianoforte began to spread from Paris, where he then resided.

From that time forward he made frequent European concert tours; and in 1814 he removed from the French to the English metropolis.

M. Kalkbrenner made a home in London for nine years; and during his sojourn here lent a helping hand to the promulgation of that showy and transient mistake, the Logierian system of instruction. In 1823 he returned to France, and associated himself with M. Pleyel as a manufacturer of keyed instruments, - from that time till his decease occupying a prominent position in Parisian musical society.

As a pianist, though in wonder-working power and dexterity exceeded by every successor from Moscheles down to De Meyer, M. Kalkbrenner charmed individually and signally by his elegance of style and vivacity of finger.

Though many of his compositions are cast in the classical mould of the Sonata without or with accompaniment, they are still essentially ephemeral; - being merely the productions of an adroit pair of hands rather than of a rich and deep mind.

His concertos and chamber compositions have already gone the way of all modish music; and are not so well remembered as those by elder masters, such as Dussek and even Steibelt.

One or two of M. Kalkbrenner's fantasias on operatic airs, &c. still keep a certain hold on the public, thanks to the exquisite playing of his pupil, Madame Pleyel.

His ‘Dramatic Sonata' and his “Effusio Musica, a grand Fantasia-deserve to live for their own merits, though written in that mixed style which rarely commands a perpetuity of fame. As a master M. Kalkbrenner was excellent and popular; as a man he had the address of one who had mixed largely in polished general society.

His conversation upon Art was curious; being more exclusively and undisguisedly self centering than any artistic conversation we recollect from one so accomplished in the science of social life.

There was no leaving M. Kalkbrenner's company without a most agreeable impression, - though the sum of information and anecdote gained was, that the world of Music-in a rapid state of decay as it was - had still one genuine pianoforte player and contrapuntist left, and that was M. Kalkbrenner." The Athenæum, London, 23/06/1849, p. 653

 

KALKBRENNER
Sa collection de peintures

Catalogue de la précieuse collection de tableaux de feu M. Frédéric Kalkbrenner, vente 14 janv. 1850, Ferdinand Laneuville, 1850 (gallica.bnf.fr)

Revue des beaux-arts : Tribune des artistes : fondée et publiée sous les auspices de la Société libre des beaux-arts, 1852, p. 41 (gallica.bnf.fr)

Le trésor de la curiosité: tiré des catalogues de vente de ..., Volume 2, 1858, p. 469

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