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KLEIN Henri
à Paris (°1872)

1880

Usine à Saclas (*1913)

UNE NOUVELLE MANUFACTURE DE PIANOS.

"Il a souvent cité, avec une admiration très-légitime, du reste, l'étrange façon dont s'improvisent, aux Etats-Unis, les grandes maisons industrielles.

Nous ne voulons, pour aujourd'hui, expliquer ni commenter ce phénomène économique particulier à ce pays paradoxal ; mais nous sommes très-convaincu que lorsqu'on cite son exemple, pour encourager les travailleurs de l'Ancien Monde, et particulièrement les travailleurs français, en leur ouvrant les plus vastes horizons, on fait entièrement fausse route, attendu qu'on ne tient pas un compte suffisant de la différence des milieux, et particulièrement de la différence des caractères chez les consommateurs, différences qui excluent les procédés identiques chez les producteurs.

En somme, on a grand tort de croire que les succès improvisés sont impossibles ou même qu'ils sont rares chez nous.

Seulement, comme notre public, plus lent, plus froid, moins prompt à s'emballer, si l'on nous per met ce mot-emprunté au Sport, exige des qualités plus solides de fabrication et se leurre moins aisément d'apparence et de bruit, nos grandes réputations se fondent avec moins d'éclat, mais, en revanche, sont généralement plus méritées et plus durables.

Mais, si nos ouvriers qui se sentent quelque chose dans le crâne ont besoin de se prouver à eux-mêmes que l'habileté et la conscience peuvent conduire, sans autre ressource, à un prompt succès, ils peuvent sans beaucoup de peine, recueillir cet, exemple autour d'eux et se dispenser de passer l'Atlantique.

Les exemples de ce genre fourmillent dans notre journal, 011 nous sommes heureux d'enregistrer tous ceux qui s'offrent à nous.

En voici encore un qui nous a paru tout particulièrement remarquable en ce que le travailleur qui nous le fournit a atteint le succès avec une rapidité si surprenante, qu'il n'a presque pas eu, cette fois, à déployer la qualité la plus essentielle au travailleur qui veut parvenir : la patience.

M. H. Klein, ouvrier en pianos, fonda, il y a six mois à peine, 138, rue Oberkampf, au numéro 19 du passage Ménilmontant, un atelier où il occupait, alors un seul ouvrier.

Aujourd'hui il occupe 20 ouvriers et produit mensuellement une vingtaine de pianos de tous formats, depuis le piano droit à cordes verticales jusqu'au grand modèle Pleyel.

Pour parcourir en si peu de temps un chemin si étonnant, de quelles ressources disposait M. Klein ?

D'aucunes, si ce n'est d'une profonde connaissance de son art, d'une entière loyauté professionnelle, d'une ferme volonté de réussir et d'asseoir exclusivement sa réputation, non sur l'habileté d'un contremaitre plus ou moins intelligent, habile et consciencieux, mais sur une collaboration assidue, une surveillance de tous les instants, une direction personnelle essentiellement active.

M. Klein, ancien ouvrier, est, par principe, resté ouvrier, pensant qu'un facteur de pianos digne de ce nom est celui qui fait des pianos et non celui qui fournit un capital pour acheter des bois et des métaux et pour payer les ouvriers qui les mettent en œuvre et qui n'ont aucun intérêt de réputation ni d'argent à la perfection de leur travail.

Toujours pour les mêmes raisons, M. Klein n'a pas voulu imiter d'autres maisons qui font construire à divers spécialistes toutes les parties de leurs instruments et bornent leur rôle propre à les monter.

Sauf quelques détails trop étrangers à la facture, notamment la fabrication des touches et des mécaniques, qu'il emprunte à des maisons de premier ordre, M. Klein exécute ou fait exécuter tout sous ses yeux, dans ses propres ateliers.

Tels sont les éléments qui ont fondé le succès de la maison Klein, succès qui n'a encore eu, pour ainsi dire, que le temps de se prononcer, mais que nous avons tenu à enregistrer presqu'à sa naissance.

Il va sans dire que M. Klein, qui n'a jamais brigué une réputation passagère, a donné une attention toute spéciale à la solidité de ses mécanismes; car s'il n'est pas déjà bien facile de produire des instruments d'tine bonne sonorité, il est bien plus difficile encore de leur conserver cette qualité de fond.

C'est pourquoi tous ses pianos, à partir des modèles demi-obliques, ont des sillets métalliques avec pression destinée à accroître leur sonorité, et c'est pourquoi, dans les grands modèles, le sommier du haut est bridé par deux barres de fer et par sept boulons, le sommier d'agrafes relié au sommier de chevilles par deux autres barres de fer, de façon à annuler complètement l'effet déplorable du travail des bois sous l'influence de l'humidité ou de la chaleur.

Voilà comment on réussit chez nous. Nous sommes heureux de le dire à tous les travailleurs de mérite que l'on accoutume ou qui s'accoutument trop à croire que le succès et la réputation ne sont, en France, que des formes de l'intérêt du capital. L. Bruneo." Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 1880, p. 166-167 (gallica.bnf.fr)

1900

UNE FÈTE DE FAMILLE
La médaille d'or de la maison KLEIN

"Monsieur HENRI KLEIN, aujourd'hui l'un des M premiers facteurs de pianos de la France, a son fêté l'autre jour en famille la médaille d'or que le jury international de l'Exposition lui avait décernée.

M. Klein a reçu, à déjeuner — c'est une bonne façon de recevoir —lés 150 ouvriers de sa fabrique, et les petites, agapes se . sont passées dans une atmosphère de cordialité tout à fait réconfortante.

Après avoir mangé et bu un tas de choses pleines de délicatesse, on a toasté et l'on a, naturellement, dit beaucoup de bien du maitre de la maison. C'est que, pour tout dire, l'histoire du facteur aujourd'hui célèbre n'est pas banale dans sa simplicité de labeur infatigable.

Fils de ses oeuvres, ébéniste adroit qui dut même à son habileté professionnelle de passer l'heure tragique de la captivité allemande dans une douceur et une aisance relatives, M. Klein, devenu, petit à petit, de fabricant de caisses de piano, facteur émérite, a vu sa maison progresser dans une proportion que la médaille d'or ne fera qu'accroître.

En 1899, la maison Klein a vendu plus de 1.400 pianos, et ce qui est mieux, de bons pianos.

On en fera toujours trop de pianos de pacotilles. C'est le meuble d'art qui nous intéresse. Le piano Klein est un meuble d'art.

Donc, au dessert, on toasta. M. Louis Hury, le représentant si actif et si disert de la fabrique Klein, M. Cahouët, qui partage, avec l'excellent compositeur Renard, la direction de la fabrique de pianos Guillot, dont ils ont fait l'une des plus brillantes de Paris, M. Bovard, éditeur de musique et directeur de la chorale l'Union Constantinoise, M. Frédéric Egger de la maison de Rohder, ont tour à tour rendu excellemment hommage au grand laborieux qu'est M. Henri Klein, et, dans ce flot de discours, dont quelques-uns, comme celui de M. Cahouët, atteignirent la plus rare éloquence, il nous est particulièrement agréable de citer une phrase, une seule phrase, parce qu'elle nous semble, au milieu de tant de compliments justifiés, le plus rare et le meilleur, le plus simple et le plus doux :

« Patron, dit tout à coup un vieil ouvrier, je n'ai qu'un mot à vous dire: c'est que chez vous, j'ai toujours bien gagné ma vie. »

Il suffit, n'est-il pas vrai, et l'on peut en rester là." La Vie artistique : revue des beaux-arts : peinture, musique, théâtre, 09/1900, p. 9 (gallica.bnf.fr)

1920

"Montrieul-sous-Bois. Par suite d'un court-circuit un incendie s'est déclare la manufacture du pianos Klein, rue Arsène-Chéreau. Un bâtiment de 8 mètres de long sur 5 mètres de large servant de scicrie a été détruit. Les dégâts sont importants." Le Petit Parisien, 11/11/1920, p. 3 (gallica.bnf.fr) - et - La Presse, 10/11/1920, p. 2 (gallica.bnf.fr)

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pianos français 1850 - 1874


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