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ALLINGER Jean Léonard
de Strasbourg (°1830)

1857

INCENDIE

1857 - "Le second incendie a éclaté lundi soir dans la propriété de M. Allinger, fabricant de pianos.
On présume que le feu a pris dans une sécherie de bois servant à la fabrication des pianos; il n'a fallu que quelques minutes aux flammes pour se propager avec une incroyable rapidité et envelopper trois corps de bâtimens, dont bientôt les toitures ne formèrent plus qu'un seul et ardent brasier, alimenté sans cesse par une énorme provision de bois secs de toute nature déposés dans les magasins de M. Allinger.

De longue date on n'avait vu à Strasbourg un sinistre aussi considérable.

Le tocsin retentit, et bientôt arrivèrent des secours de toute espèce. Toutes les mesures ont été prises pour assurer l'ordre et ne pas entraver le travail des pompiers accourus sur les lieux et aidés de détachemens de tous les corps de la garnison.

Malgré les efforts et les secours de toutes sortes, on ne parvint à maîtriser les flammes qu'après deux heures entières de travail.

Cinq pompiers et un nombre égal de militaires ont reçu des blessures le pompier Gascard, père de six enfans, a eu une épaule démise un soldat du 17° de ligne s'est cassé la cuisse grauche un artilleur s'est coupé trois doigts de la main gauche avec un coup de hache.

La perte peut être évaluée à environ 100,000 francs. Ces bâtimens, le mobilier et les marchandises de M. Allinger étaient assurés; mais il n'en est pas de même du mobilier de quelques-uns des locataires, qui ont éprouvé de grandes pertes." La Presse, 22/07/1857, p. 2 (gallica.bnf.fr)

 

"DEPARTEMENT DU BAS-RHIN. - Deux incendies successifs ont éclaté à Strasbourg. [...] Le second incendie a éclaté, lundi soir, vers sept heures demie, dans- la propriété de M. Allinger , fabricant de Pianos , située quai des Bateliers.

On présume que le feu a pris dans une sécherie de bois servant à la fabrication des pianos ; il n’a fallu que quelques minutes aux flammes pour se propager avec une incroyable rapidité et envelopper trois corps de bâtiments, dont bientôt les toitures ne formèrent plus qu’un seul et ardent brasier. De longue date on n’avait vu à Strasbourg un sinistre aussi considérable.

Cinq pompiers et un nombre égal de militaires ont reçu a blessures ; le pompier Gascard, père de six enfants, a eu une épaule démise ; un soldat du 17 e de ligne s’est cassé la unisse gauche ; un artilleur s’est coupé trois doigts de la main gauche d’un coup de hache.

La perte peut être évaluée à environ 100,000 fr.

A peine l’émotion causée par le terrible incendie de la maison Allinger a-t-elle été calmée, que la population de Strasbourg a de nouveau été mise en émoi par le son du tocsin." Courrier de la Moselle, 23/07/1857, p. 3 (kiosque.limedia.fr)

"De pianofabriek van den Heer Allinger te Straatsburg is door brand vernield. De schade wordt op 100.000 frs. begroot." Nieuwe Amsterdamsche Courant, Algemeen Handelsblad, 25/07/1857, p. 2

 

1892

UNE MANUFACTURE DE PIANOS, À STRASBOURG

  "UNE des industries qui se sont le plus développées, depuis un certain nombre d'années, c'est l'industrie de la fabrication des pianos : on s'est d'abord efforcé de fabriquer des instruments produisant des sons amples, étendus, moelleux, sonores, sans se préoccuper des dimensions de l'instrument, puis on a cherché à réduire ces dimensions en conservant les effets; quand on a su faire le piano à queue, aux éclats brillants et puissants, on s'est occupé d'obtenir le même résultat avec un piano de forme droite.

Et on y est parvenu. Nous en avons eu la preuve en visitant récemment la manufacture de pianos de M. L. Allinger, à Strasbourg.

M. Allinger, qui fabrique également d'excellents pianos à queue, s'est attaché d'une manière particulière à construire des pianos droits, dont le son fut à peu près égal à celui des pianos à queue, instruments remarquables, nous le reconnaissons, mais souvent très incommodes.

Le problème que nous indiquons résolu par M. Allinger était difficile à résoudre. Comment arriver, enreffet, en renonçant à l'étendue de cordes que permet lê piano à queue, à obtenir des qualités de son; aussi complètes et aussi brillantes ?

M. Allinger y est parvenu par une série de longues, minutieuses et journalières études, portant surtout sur la construction de la table d'harmonie qui, on le sait, est, pour ainsi dire l'âme du piano. A la suite de ces recherches multiples, M. L. Allinger est arrivé au résultat que nous indiquions plus haut, résultat rendu complet, du reste, par la perfection du mécanisme des instruments de sa fabrication.

Nous avons été à même lors de notre visite à la manufacture de M. Allinger, d'entendre et de juger ses pianos : égalité, pureté et puissance de son, telles sont les qualités qui nous ont surtout frappé; les notes parlent sous les doigts, les nuances sont rendues d'une manière remarquable, l'effet de la pédale est juste, la sourdine agit de la manière la plus satisfaisante, enfin toutes les parties du clavier, basses, médium, haut, sont également pures,. également moelleuses, également puissantes de son.

Les pianos Allinger sont à cadre en fer (système américain). La maison Allinger a été la première, en Alsace-Lorraine, qui ait adopté le système en question.

Dans cette partie, comme pour la table d'harmonie, M. L. Allinger, après de longues et consciencieuses études, est parvenu, par suite de la composition du métal employé, à équilibrer ses cadres de façon à ce que, tout en étant d'une solidité à toute épreuve, ils ne soient pas d'un poids excessif.

Ces qualités ont du reste été consacrées par les jurys de diverses expositions, notamment à Paris, en 1867, et à Metz en 1861. (M. L. Allinger n'a plus pu exposer depuis 1870).

De plus, tous les jours, la clientèle d'artistes et d'amateurs de la maison Allinger vient sanctionner, par ses commandes, les éloges des jurys d'expositions.

Nous avons demandé à M. Allinger à visiter ses ateliers et c'est avec une véritable satisfaction que nous avons examiné avec quelle attention, avec quel soin s'y exécute le travail. Bien entendu, l'outillage est absolument complet : une forge et une serrurerie mécaniques sont installées dans rétablissement de telle sorte que chez M. L. Allinger, le piano se fabrique entièrement depuis ses plus petites parties jusqu'à ses plus grandes.

La caisse du piano, le meuble en un mot, est travaillé d'une manière toute particulière, M. L. Allinger tenant à ce que l'extérieur soit en rapport comme fini et perfection, avec la construction intérieure et le mécanisme.

Bien entendu, suivant le prix, le piano est plus ou moins luxueux, il comporte des sculptures, des incrustations, etc. etc., mais quelle que soit sa forme, cette forme est toujours élégante, toujours de bon goût.

La maison L. Allinger existe à Strasbourg depuis 1830, son fondateur, le frère du propriétaire et industriel actuel, y a créé des traditions qui sont scrupuleusement respectées de son fils et qui le seront tant que la maison existera ; ceci explique le succès obtenu par les pianos de cette manufacture qui s'est imposé comme devoir une fabrication soignée et consciencieuse.

Nous conserverons longtemps de notre visite à la manufacture de pianos de M. L. Allinger, avec le souvenir du cordial accueil qui nous y a été fait, la mémoire de l'impression profonde que nous a causée le vivant et attachant tableau des travaux consciencieux que nous y avons vu exécuter sous nos yeux. - E. ROBERT - N. B.

— Pour l'exportation et pour faciliter les transactions d'affaires, la maison Allinger s'est décidée à livrer tons ses pianos franco de droits de douane. E.- R." Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 06/06/1886, p. 174 (gallica.bnf.fr)

Pour les références voyez la page
Pianos français 1830 - 1839


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