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GILSON
à Paris (°1835)

1859-60

  "Nous n‘avons pas a nous occuper ici de la valeur artistique de l'instrument, elle est indiscutable; mais nous avons adéplorer la fâcheuse nonchalance qui s'iptroduit parfois dans sa fabrication.

Aussi, aimons-nous à recommander à nos lecteurs une maison, dont le chef a été médaillé à l'Exposition universelle, et travailla longtemps chez Erard et chez Pleyel. Nous avons examiné nous-même les pianos de la maison Gilson, rue Taitbout, et nous avons remarqué entre autres un piano à cordes obliques, riche de caisse, solidement établi, dont la sonorité en même temps que la netteté et l'égalité des sons et la douceur du clavier, nous ont particulièrement charmé. Nous sommes heureux d‘offrir a M. Gilson les félicitations que d'autres, encore plus compétents que nous, lui ont prodigué en maintes circonstances. Th. ne Luxure." Moniteur des arts, revue permanente des expositions, 1859-60, p. 117 (babel.hathitrust.org)

1877

MANUFACTURE DE PIANOS GILSON
41, RUE DE LA CHAUSSÉE-D'ANTIN, PARIS,
ET 173, RUE DU MIDI, BRUXELLES, BELGIQUE,
3, RUE SAINT-LOUIS, À VINCENINES

"C'EST incontestablement le piano qui tient le premier rang en ire tous les 'instruments de musique employés par les artistes et les amateurs. Il réunit à lui seul toutes les ressources d'un orchestre; il se prète également aux plus brillantes fantaisies du soliste et traduit tous les sentiments de l'âme.

Aussi est-il l'instrument obligé du compositeur, de même qu'il est le roi des concerts. Il suffit, en effet, pour justifier ce que nous disons, de citer quelques-uns des grands artistes qui l'ont illustré de nos jours, qui sont nos contemporains, et que nous avons admirés : nous nommerons Listz, Chopin, Herz, Thalberg, etc., etc.

Dans l'importante industrie de la fabrication ide pianos, on n'admet pas la médiocrité. Un fabricant de pianos doit être passé maître dans son art, ou il n'a aucune espèce de valeur pour les gens sérieuxc'est pourquoi les noms des quelques grands facteurs, de pianos que Paris compte dans ses murs jouissent, d'une réputation universelle, tandis que ceux beaucoup plus nombreux des fabricants de second ordre: dépassent rarement les limites de leur quartier.

Aussi, il suffit à un amateur de musique de lire le nom de Gilson sur un piano pour qu'il soit aussitôt édifié sur la valeur de l'instrument qui le porte. La maison Gilson est, en effet, une des plus importantes et des plus honorables manufactures de pianos de Paris.

Elle a été fondée il y a près de trente ans, et, depuis cette époque, elle a introduit un si grand nombre d'améliorations dans sa fabrication qu'elle personnifie en quelque sorte le progrès dans ce genre spécial d'industrie. Une des principales qualités des pianos Gilson est la merveilleuse sonorité qui les distingue de tous les autres instruments de cette nature, et qui a établi leur réputation dans le monde entier.

A cetté sonorité, il faut joindre une solidité de construction à toute épreuve et une élégance de forme qui. leur assigne une place d'honneur dans les appartements ornés avec le plus de recherche. L'espace dont nous disposons ne nous permet pas de faire l'historique des innovations et des perfectionnements introduits par la maison Gilson dans la construction des pianos.

Nous nous bornerons à dire que sa fabrication comprend les pianos droits divisés en système oblique et système vertical. Comme spécimen de fabrication tout à fait hors ligne, nous avons admiré son piano oblique, grand format, n° 1, qui a toute la sonorité, la puissance, la vigueur et l'énergie du piano à queue.

Une des choses qui nous ont le plus frappé dans la visite que nous avons faite chez M. Gilson, c'est l'extrême modicité des prix, qui rend ses produits accessibles aux plus petites bourses, et cela sans nuire aux qualités de bonté, beauté et solidité qui ont toujours distingué ce qui sort de sa maison.

La fabrique, située, 3, rue Saint-Louis, à Vincennes, est admirablement installée; quarante-cinq à cinquante ouvriers; quarante établis, un outillage perfectionné, toujours au courant des derniers progrès, tels sont les agents au moyen desquels M. Gilson parvient à livrer à la consommation près de trois cents pianos, qu'il vend chaque année.

Enfin, cette maison, dirigée par un esprit habile, novateur et artiste, qui possède à fond toute la science de son art et embrasse dans leur ensemble toutes les branches de sa difficile et délicate industrie, est dans tout l'épanouissement de sa vigueur et de sa force. L'excellence de sa fabrication a toujours été reconnue; aussi les jurys de toutes les Expositions où ses produits ont figuré lui ont décerné des récompenses de premier ordre pour affirmer ses progrès dans son industrie et l'excellence des innovations et des perfectionnements qu'elle apporte chaque jour dans la. fabrication des pianos.

De si nombreuses et si honorables récompenses recommandent mieux une maison que tout ce qu'on pourrait écrire à sa louange. Aussi nous borneronsnous à ajouter que la maison Gilson a le droit d'être placée au rang des premières manufactures de pianos de Paris. M. Gilson doit figurer pour une pièce importante à l'Exposition universelle de 1878. Nous lui prédisons à l'avance de nouveaux et brillants succès." Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 14/01/1877, p. 320 (gallica.bnf.fr)

1880

 LE PIANO ET SA FABRICATION
VISITE A LA MANUFACTURE DE M. GILSON

"AUJOURD'HUI, le piano est devenu le meuble de salon obligé. De la loge du concierge jusqu'aux plus hauts étages de la maison, on le trouve à la place d'honneur, toujours prêt à répandre autour de lui l'harmonie

ou la mélodie. Car le piano représente tout un orchestre. Aucun instrument n'est aussi riche et ne se prète autant à la musique de chambre. C'est le confident de la jeune fille, le consolateur de la femme délaissée, le délassement du savant ou de l'homme d'affaires et la joie des enfants.

Les notes étant toutes faites et n'ayant besoin que d'être touchées pour rendre leur son, le piano supporte mieux que tout autre instrument la médiocrité.

Tandis que le violon, la flûte, le cornet à piston ne sont supportables qu'à la condition d'être joués avec talent, le piano, par la simple traduction de la musique écrite, fait déjà plaisir. Evidemment, on en touche plus ou moins bien, mais, en tout cas, il est plus impersonnel que tous les autres instruments, à part, bien entendu, les instruments à manivelle.

Le piano est le descendant direct d'autres instruments à cordes, tels que le clavicorde, le claquebois, le monochordéon, la harpe à clavier, l'épinette et le clavecin. Le véritable piano ne date guère que de Silbermann, qui fonda la première fabrique de ces instruments en 1745.

C'étaient d'abord des pianos à queue, puis vinrent les pianos carrés et enfin les pianos droits. Aujourd'hui, on pourrait appeler notre siècle le siècle du piano, tant cet instrument est aimé et estimé.

Nous avons vu s'opérer, dans la fabrication des pianos, deux révolutions importantes : la première, ce fut la substitution des grosses cordes aux cordes tenues en usage jusque-là, c'est-à-dire des sons pleins, résonnants, qui sont ceux du véritable piano, aux sons maigres, fluets, qui étaient propres au clavecin.

Le vrai piano date donc de cette substitution. Cette première révolution constitue certainement un des plus grands progrès réalisés dans l'art du facteur de pianos. La seconde, au contraire, s'est effectuée en sens inverse du progrès; c'est le triomphe du meuble sur l'instrument, la substitution du piano droit au piano à queue.

Elle pourrait se définir : la transformation d'un grand et puissant instrument disgracieux en une petite armoire élégante. N'exagérons rien, cependant. Le piano droit, quels que soient ses inconvénients, est, pourrions-nous dire, une nécessité domestique.

Depuis que le nombre des pianos s'est si étrangement multiplié, et que l'étendue des logements s'est si singulièrement rétrécie, l'immense piano à queue est devenu deux fois impossible : par son prix et par ses dimensions.

Nous ne parlons pas de sa forme qu'on lui aurait certainement pardonnée, en faveur de ses qualités instrumentales.

Et puis, avouons que les facteurs ont entrepris contre les défauts du piano droit une lutte véritablement méritoire, sinon toujours heureuse ; que, s'ils n'ont pas réalisé l'impossible, ils ont, du moins, tiré du nouvel instrument tout le parti qu'on pouvait imaginer, soit en améliorant la table d'harmonie, la disposition et la qualité des cordes, soit, lorsqu'ils ne peuvent attaquer en face la difficulté, en biaisant, en la tournant par la création des pianos obliques, demi-obliques, etc.

Pour compléter notre étude sur le piano, pour présenter et pour recommander à nos lecteurs une maison qui a la réputation de très-bien faire, nous avons prié M. Gilson, fournisseur du Shah de Perse, de nous faire visiter sa manufacture de pianos située, 3, rue Saint-Louis, à Vincennes, et ses magasins, 5, rue de La Boétie, à Paris.

M. Gilson consacre tous ses soins aux moindres détails de la fabrication, à ces mille riens qui constituent le bon piano ; il surveille lui-même la matière première, le choix des bois qui est la base fondamentale de la fabrication du piano; chacune des pièces de l'instrument, ainsi que le travail de chacun de ses ouvriers, est ainsi contrôlée.

Nous avons pu nous rendre compte par nous-mème de la sonorité de ces pianos, de l'ampleur de son des basses, du moelleux du medium et de la douceur flûtée des notes d'en haut. Ces qualités ont, du reste, été reconnues par les jurys des expositions qui ont accordé à M. Gilson des récompenses très-honorables.

Les pianos construits par cette maison sont des pianos demi-obliques, et grand obliques avec deux barres en fer, ainsi que des pianos un quart obliques sans barrages. Ce nouveau système de barrage est devenu, pour ainsi dire, indispensable pour le commerce de l'exportation; il protège ainsi le piano de toutes les variations atmosphériques.

Le bon goût de la forme est aussi une question importante dans un instrument, meuble désormais indispensable de tous les salons, et tout facteur sérieux est tenu d'apporter, comme le fait M. Gilson, l'attention la plus scrupuleuse au choix des bois, à l'élégance et à l'exécution véritablement artistiques du dessin; toutefois, c'est à l'instrument que les artistes donnent leur préférence.

Résumons-nous : bon instrument, beau meuble et modicité des prix, tels sont les avantages reconnus qui font rechercher ces beaux instruments tant en France qu'à l'étranger.

Nous attirons donc l'attention des professeurs sur les pianos construits par M. Gilson, qui est l'auteur de nombreux perfectionnements ; c'est un chercheur infatigable qui marche toujours à l'avant-garde du progrès. L'excellence de ses pianos le prouve à tous égards. STEVENS." Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 1880, p. 71-72 (gallica.bnf.fr)

GILSON
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pianos français 1830 - 1839


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