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GAUDONNET Pierre
de Paris (°1849)

1855

PARIS - "Ceci dit, en manière de ballon d'essai qu'un bon vent poussera peut-être, nous examinerons une invention de M. Gaudonnet (Pierre), qui a pour objet le prolongement des sons du piano, grave problème s'il en fut, et dont la solution préoccupe à bon droit tous les facteurs intelligents.

On sait que dans les instruments ordinaires on obtient les forte ou le prolongement des vibrations, au moyen d'une pédale qui, soulevant à la fois tous les étouffoirs, permet aux cordes frappées de vibrer plus longtemps.

Ce système est défectueux, en ce qu'il rend très-difficile pour l'artiste les oppositions simultanées de forte et de piano, ceux-ci ne pouvant résulter que de la délicatesse du toucher. D'un autre côté, dans le passage d'un accord à un autre, et pour éviter la confusion des sons, il oblige l'exécutant à une opération très-délicate, qui consiste, -s'il veut continuer l'effet de forte ou de prolongation, -à abaisser les étouffoirs pour les relever aussitôt.

Ainsi, par une étrange contradiction résultant de l'action de la pédale sur tous les étouffoirs à la fois, on étouffe l'accord avant mémo de l'avoir produit, et justement au moment où il semblerait qu'on dût exécuter l'opération contraire.

Il suit de là, comme conséquence, la nécessité de mettre toujours un certain intervalle entre le mouvement de pied qu'exige cette opération et l'attaque du clavier; faute de ce soin, et pour peu que l'attaque des touches et de la pédale ait lieu simultanément, on ne prévient pas les fausses relations et l'effet se trouve annihilé.

C'est à corriger ces défauts que M. Gaudonnet s'est attaché. Il a heureusement modifié la mécanique des étouifoirs, lesquels, dans son système, sont indépendants les uns des autres, et seulement soumis au clavier. Chaque note commande son étouffoir conséquemment, les effets de forte et de piano peuvent être produits simultanément ou successivement, au gré du pianiste, et selon les besoins de l'exécution.

Il devient possible, par exemple, de prolonger un accord à la basse, tandis que les deux mains devenues libres exécutent sur la partie supérieure de clavier, dont les notes résonnent dans les conditions ordinaires.

La prolongation d'une seule note peut même s'effectuer dans un accord plaqué ou arpégé dans l'accord ut, mi, sut, par exemple, on peut tenir la note supérieure au moyen de la pédale, et jouer les autres naturellement, suit en batterie, soit eu plaquant la tierce.

elle est, quant au résultat, la nouvelle pédale de M. Gaudounet; pour ce qui concerne le mécanisme particulier qu'elle met en jeu, il il suffira de savoir que ce mécanisme fonctionne au moyen d'un contre-clavier et par une combinaison particulière de pilotes et d'un échappement d'arrêt.

M. Gaudonnet a appliqué ce perfectionnement, pour lequel nous n9 saurions trop le féliciter, à un piano droit à cordes obliques, qui figure à l'Exposition et dont il faut également louer la belle sonorité et les sages dispositions intérieures. A. Giacomelli." La France Musicale, 1855, p. 289-290 (gallica.bnf.fr)

PARIS - "NOUVEAU SYSTÈME DE PIANOS A SON PROLONGÉ DE PIERRE GAUDONNET.

On sait que, dans les pianos ordinaires, on obtient les fortés ou prolongements de vibration au moyen d'une pédale qui, soulevant à la fois tous les étouffoirs, permet aux accords frappés de vibrer plus longtemps.

Ce système est défectueux en ce qu'il rend très-difficile pour l'artiste les oppositions simultanées de forte et de piano, ceux-ci ne pouvant résulter que de la délicatesse du toucher. D'un autre côté, dans le passage d'un accord à un autre, et pour éviter la confusion des sons, il oblige l'exécutant à une opération très-délicate, qui consiste, s'il veut continuer l'effet de forte ou de prolongation, à abaisser les étouffoirs pour les relever aussitôt.

Ainsi, par une étrange contradiction résultant de l'action de la pédale sur tous les étouffoirs à la fois, on étouffe l'accord avant de l'avoir produit, et justement au moment où il semblerait qu'on dût exécuter l'opération contraire.

Il suit de là, comme conséquence, la nécessité de mettre toujours un certain intervalle entre le mouvement du pied qu'exige cette opération et l'attaque du clavier; faute de ce soin, et pour peu que l'attaque des touches et de la pédale ait lieu simultanément, on ne prévient pas les fausses relations, et l'effet se trouve annihilé.

C'est à corriger ces défauts que M. Gaudonnet s'est attaché.

Il a heureusement modifié la mécanique des étouffoirs, lesquels, dans son système, sont indépendants les uns des autres, et seulement soumis au clavier. Chaque note commande son étouffoir ; conséquemment, les effets du forte et de piano peuvent être produits simultanément ou successivement, au gré du pianiste, et selon les besoins de l'exécution.

Il devient possible, par exemple, de prolonger un accord à la basse, tandis que les deux mains, devenues libres, exécutent sur la partie supérieure du clavier, dont les notes résonnent dans les conditions ordinaires. Là prolongation d'une seule note peut même s'effectuer dans un accord plaqué ou arpégé; dans l'accord ut, mi, sol, par exemple, on peut tenir la note supérieure au moyen de la pédale, et jouer les autres naturellement, soit en batterie, soit en plaquant la tierce. Telle est, quant au résultat, la nouvelle pédale de M. Gaudonnet.

Pour ce qui concerne le mécanisme, il suffira de savoir qu'il faut peser sur une pédale distincte pour faire prolonger le son et peser de nouveau sur la même pédale pour le faire cesser. M. Gaudonnet applique à tous les genres de pianos son nouveau système, pour lequel il a obtenu une médaille de 2° classe à l'Exposition universelle de Paris de 1855.

Ce système est apprécié par tous les artistes pour les effets nouveaux qu'il leur permet de produire et que l'on ne peut pas obtenir sur les pianos ordinaires.

M. Gaudonnet ne s'est pas occupé seulement de résoudre ce difficile problème, pour lequel il est breveté d'invention sans garantie du gouvernement, il a aussi inventé une nouvelle pédale céleste qui se compose d'autant de bandelettes en feutre que de notes; elles sont disposées en coin, travaillées et façonnées par lui, de sorte que, en pesant sur la pédale, la partie la moins épaisse se présente d'abord entre le marteau et les cordes, puis la partie la plus épaisse, ce qui permet de dimin uer ou de renfler progressivement le son.

On peut s'en servir avec la pédale de prolongation, et les effets que produisent ces pédales réunies présentent aux artistes des ressources inappréciables.

Les recherches de M. Gaudonnet ne se sont pas bornées là, il a inventé de plus un système de transposition d'un mécanisme particulier et très-facile ; à l'aide d'un engrenage et d'un bouton d'arrêt adapté au clavier qu'un levier met en mouvement, on peut baisser ou hausser d'un demi-ton et même de six demi-tons.

La fabrication deM. Gaudonnet est celle d'un homme vieilli dans l'industrie des pianos ; tout y est combiné avec sagesse et connaissance du métier. Pas un instrument ne sort de sa fabrique sans qu'il soit revu par lui, de sorte que les personnes qui veulent bien l'honorer de leur confiance sont assurées d'avoir des instruments où le fini du travail ne le cède en rien à l'égalité des sons et à leur belle sonorité." Le Luth français : journal de la facture instrumentale, M. Giacomelli, 20/08/1856, p. 6-7 (gallica.bnf.fr)

PARIS - "4° Piano à sons prologés, par M. Gaudonnet. M. Gaudonnét est l'inventeur d'un piano dans lequel une pédafe particulière permet de tenir levés, à la volonté de l'exécutant, les étouffoirs correspondant à certaines notes.

Ce mécanisme a pour objet de fournir au pianiste des ressources nouvelles, car il permet de tenir certaines notes du chant ou de la basse d'un morceau, tandis que les autres mains restent libres d'agir sur d'autres notes et sur d'autres parties du clavier.

Le problème que M. Gaudonnet a résolu avait déjà été abordé et résolu par d'autres facteurs; mais la solution présentée par M. Gaudonnet digère complètement de celle de ses prédécesseurs.

Le mécanisme adopté par ce fabricant a déjà été récompensé à l'Exposition universelle; depuis cette époque, M. Gaudonnet a travaillé avec persévérance a simplifier son système, et il y est parvenu. Le mécanisme ingénieux qu'il adapte a ses pianos fonctionne avec facilité et précision." La Presse, 08/09/1857, p. 2 (gallica.bnf.fr)

PARIS - "Le piano à sont soutenus, présenté par M. Montal de Paris, à l’Exposition universelle, est construit à peu près dans les mêmes conditions, et semble une imitation de l’idée réalisée par MM. Boisselot en 1844.

La même idée, reprise par M. Gaudonnet de Paris, est sensiblement modifiée, en ce que la pédale, après avoir produit son effet. est abandonnée par le pied, devenu libre comme la main pour agir sur une autre pédale à volonté, pendant que le son isolé ou les sons collectifs sont soutenus. Si l’effet doit cesser, le pied refrappe la même pédale, et ce mouvement, qui a fait lever les étouffoirs, les fait retomber.

Ce mécanisme est fort ingénieux; mais, en son état actuel. on peut lui reprocher un peu trop de complication. M. Gaudonnet a reconnu lui-même ce qu‘il y a de fondé dans cette objection et se livre en ce moment à de nouvelles recherches pour simplifier la combinaison des mouvements." Rapports du jury mixte international: Exposition Universelle de 1855, Volume 2, 1856, p. 700 - Voir BOISSELOT (Expositions) et MONTAL (Expositions)

1857

"4° Piano à sons prolongés par M. Gaudonnet.

M. Gaudonnet est l'inventeur d'un piano dans lequel une pédale particulière permet de tenir levés, à la volonté de l'exécutant, les étouffoirs correspondant à certaines notes.

Ce mécanisme a pour objet de fournir au pianiste des ressources nouvelles, car il permet de tenir certaines notes du chant ou de la basse d'un morceau, tandis que les autres mains restent libres d'agir sur d'autres notes et sur d'autres parties du clavier.

Le problème que M. Gaudonnet a résolu avait déjà été abordé et résolu par d'autres facteurs; mais la solution présentée par M. Gaudonnet diffère complétement de celle de ses prédécesseurs.

Le mécanisme adopté par ce fabricant a déjà été récompensé àl'Exposition universelle; depuis cette époque, M. Gaudonnet a travaillé avec persévér3.n~e à simplifier son syslème, et il y est parvenu.

Le mécanisme ingénieux qu'il adapte à ses pianos fonctionne avec facilité et précision." La Presse, 08/09/1857, p. 2 (gallica.bnf.fr) et  L'Année scientifique et industrielle : ou Exposé annuel des travaux scientifiques, des ..., 1858, p. 484-485 (gallica.bnf.fr)

1862

LONDRES - "M. Gaudonnet (n° 1,676) avait exposé, en 1855, un piano à sons prolongés, au moyen d'une pédale faisant agir un levier à échappement, qui levait l'étouffoir d'une note et retombait après avoir produit son effet, il reçut à cette époque une médaille de seconde classe.

Cette année, M. Gaudonnet expose un piano droit, dont la construction est irréprochable et la sonorité satisfaisante." Douze jours à Londres: voyage d'un mélomane à travers l'Exposition universelle, 1862, Adolphe Le Doulcet Pontécoulant, p. 134

LONDRES - "Certains facteurs qui jouissent d’une honorable réputation, ne descendent pas à ce simple rôle de monteur de pianos : ils construisent eux-mêmes et se préoccupent de la qualité du son et de perfectionnements partiels de la mécanique.

De ce nombre est M. Gaudonnet, de Paris, de qui le jury a remarqué un piano droit d’un joli son et d’une bonne construction." Le Guide Musical, 31/07/1862, p. 91

1867

PARIS - "M. GAUDONNET. - M. Gaudonnet est un habile facteur qui cherche, depuis 1855, à résoudre le problème de la prolongation des sons dans certaines parties du piano, pendant qu'on l'inonde de notes dans l'autre.

Il croit y être parvenu au moyen d'une pédale, faisant agir un levier à échappement, qui lève l'étouffoir d'une note et retombe après avoir produit son effet. Les instruments exposés par M. Gaudonnet présentent ce perfectionnement. La sonorité du piano est satisfaisante et la construction irréprochable.

A l'exposition de Paris 1855, M. Gaudonnet reçut une Médaille de 2° CLASSE. En 1862, à Londres, une Mention Honorable pour bonne facture." La musique à l'Exposition universelle de 1867, Louis-Adolphe le Doulcet Pontécoulant, p. 183

PARIS - "En parcourant le matériel des Beaux-Arts à l'Exposition universelle, nous avons rencontré un instrument qui vient parfaitement combler cette lacune.

Il a été inventé par M. Gaudonnet, à qui nous devons des renseignements précis sur le nouveau mécanisme. Un appareil fort simple est adapté à la mécanique du piano ordinaire. De petits pilotes sont fixés à chaque étouffoir, de manière qu'on puisse les rendre indépendants les uns des autres. Ils sont soumis à l'action des doigts sur le clavier, action combinée avec une troisième pédale, ajoutée aux pédales ordinaires.

Chaque note commande son étouffoir. Il est permis, par exemple, de prolonger un accord à la basse, tandis que les deux mains vont librement se promener sur le clavier dont les notes résonnent dans les conditions normales du piano.

Quant à la mise en jeu de ce mécanisme, elle n'a rien qui puisse épouvanter personne. En pesant sur une pédale on lève les étouffoirs d'une ou de plusieurs cordes. En pesant de nouveau sur la pédale on fait cesser l'opération.

Cette invention doit être considérée comme un perfectionnement de la pédale actuelle. M. Gaudonnet n'a pas rêvé la prolongation ni la gradation du son sur un instrument qui s'y oppose par sa nature.

Il a voulu seulement isoler l'action des étouffoirs et ne pas obliger les pianistes à prolonger tous les sons d'un accord lorsqu'ils ont l'intention d'en prolonger un seul.

Ce système est basé sur la science la plus rigoureuse de l'harmonie. Il respecte les lois de celle-ci mais sans porter atteinte au tempérament du piano. L'instrument de M. Gaudonnet est un piano comme tous les pianos que nous connaissons.

Il se joue avec, ou sans pédale de prolongement. Ses qualités au point de vue du timbre et de la perfection des organes ne laissent rien à désirer. Aussi pouvons-nous signaler l'appoint intelligent que M. Gaudonnet apporte à l'amélioration de la facture instrumentale. Il augmente la richesse du mécanisme et ne détruit rien de ce que nous aimons dans le piano.

M. Gaudonnet a exposé également un système de clavier transpositeur appelé à rendre les plus grands services aux personnes qui, voulant chanter plus haut ou plus bas que le ton écrit, ne savent souvent comment s'y prendre.

Nous nous sommes arrêté à l'exposition de M. Gaudonnet pour la même raison que nous avons fait une halte au piano quatuor de M. Baudet et que nous avons mentionné l'orgue électrique de M. Barker qui s'achève en ce moment à l'église de Saint-Augustin.

Toute application nouvelle de la science nous intéresse au plus haut point. Nous aimom, à voir le génie de l'homme aux prises avec une difficulté. C'est d'ailleurs ce qui fait l'attrait des Expositions et ce que tout le monde y va chercher." La Semaine musicale : musique sacrée, concerts, musique dramatique : littérature et ..., 29/08/1867, p. 1 (gallica.bnf.fr)

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Pianos français 1840 - 1849


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